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  • Photo du rédacteurThomas GROLLIER

Brève cartographique #25


 

Je vous avais promis il y a quelques semaines de faire des petits voyages dans les enclaves mondiales. Si on a ici même déjà parlé de quelques petits sites intra-européens (Campione d’Italie par exemple), votre brève de ce vendredi va porter sur des pays entiers enclavés dans un autre. Ils ne sont pas nombreux, fort heureusement, car ce sont toujours des situations géopolitiquement complexes. En effet vous ne pouvez échapper à votre puissant voisin dont vous êtes tributaire pour les cours d’eau, les transports, l’énergie... Et des pays totalement enclavés dans un autre il y en aurait trois dans le monde. Le plus petit a déjà fait l’objet d’une brève c’est le Vatican enclavé en Italie. Le deuxième pays enclavé dans un autre est San Marin. L’Italie a donc la particularité peu commune d’héberger les deux tiers des pays enclavés internationalement. Le troisième et dernier de la liste est, de loin, le plus grand avec une surface proche de celle de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (vous avez une fois de plus constaté que je ne dis jamais PACA). Cette grande enclave est située en Afrique australe : c'est le Lesotho.


Son enclavement s’explique par l’histoire locale. L’Afrique du Sud est devenue indépendante au début des années 60 mais la province du Basutoland ne comptait aucune ressource naturelle majeure. Elle est donc restée autonome au sein de l’Afrique du Sud puis a accédé à l’indépendance en 1966 sous le nom de Lesotho, l’ethnie dominante étant nommé Sotho. D’une instabilité politique pathologique, la monarchie constitutionnelle du petit état africain aura connu pas moins de 5 coups d’État depuis sa création. Le pays est montagneux avec principalement le massif du Drakensberg (« montagnes du Dragon » en langue afrikaans) et son point culminant le Thabana Ntlenyana à 3 482 m. Si son absence de richesses minières a pu lui permettre de rester hors de l’Afrique du Sud, le Lesotho détient néanmoins une richesse devenue précieuse dans cette partie du monde bien que négligée en 1960 : l’eau ! C’est en effet par son relief et son climat, le château d’eau de l’Afrique australe. Ainsi le fameux fleuve Orange y prend source et une partie des eaux est détournée vers la Province du Gauteng (Johannebourg et Pretoria) en Afrique du Sud.


Avec l’altitude (plus de 3000 mètres pour les crêtes les plus élevées) vous aurez aussi la possibilité de faire du ski au Afriski Mountain Resort, la seule station de ski du Lesotho qui ne compte pas moins de 3 téléskis. Bon d’accord, ce n'est pas Megève, mais c’est quand même beaucoup plus original. Mais faites bien attention pour vous y rendre, le pays ne possédant aucune voie ferrée, aucune marine (car il n’a évidemment pas d’accès à la mer) et le seul aéroport aux standards internationaux est celui de la capitale Maseru. Mais même par avion il faudra passer par la case Afrique du Sud car la seule ligne internationale lésothienne est le Maseru – Johannesburg. Quand je vous dit que c’est compliqué d’être totalement enclavé.


Sani Pass (2 876 m), col frontalier entre le Lesotho et l’Afrique du Sud au cœur du massif du Drakensberg

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