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  • Photo du rédacteurThomas GROLLIER

Brève cartographique #28


 

Il est des ouvrages qui ont incontestablement du influencer mon appétit pour la géographie. « Le petit Prince » d'Antoine de Saint-Exupéry fait parti de ceux là. Dans un autre registre « L’Atlantide » de Pierre Benoit tout autant. Passion : déserts... Ainsi, dans l'ouvrage de St-Ex, l'arrivée du Petit Prince sur la Terre se fait au cœur du Sahara et ces écrits m'ont toujours fasciné.


– Sur quelle planète suis-je tombé ? demanda le Petit Prince.
– Sur la Terre, en Afrique, répondit le serpent.
– Ah !… Il n’y a donc personne sur la Terre ?
– Ici c’est le désert. Il n’y a personne dans les déserts. La Terre est grande, dit le serpent.

Oui elle est grande notre planète et pour le plus grand nombre de ses habitants les déserts sont chauds et brûlants (Sahara, Gobi, Namib...). Pourtant il ne faut pas omettre que nombre de déserts sont froids, l’Antarctique en premier lieu. Le distinction du désert n'est point la raréfaction de ses habitants mais bien celle de la quantité de précipitations. Mais, de facto, pas d'eau pas d'habitant, ou du moins quasiment pas. Tout au sud, avec ses froids intenses et une hygrométrie proche de 0, le centre de l’inlandsis antarctique ne connait que quelques millimètres de précipitations par an. Ça c'est pour le froid. Passons au chaud.


Le Sahara recouvert de neige le 7 janvier 2018

Situés au niveau des tropiques nord et sud, les déserts chauds ne connaissent quelques précipitations pluvieuses annuelles et, paradoxe merveilleux, il n'est pas rare d'y voir également de la neige dues aux faibles températures nocturnes. Mais la pluie, si elle n'est pas absente, n'en est pas moins faible. A In Amenas en Algérie il pleut en moyenne 40 mm par an, souvent en une ou deux fois. Et à très grande profondeur le Sahara hébergerait des quantités d'eau phénoménales. Mais en surface l'évaporation est maximum et l'eau ne reste pas liquide bien longtemps.


De tous les déserts chauds, il en est un qui possède le record mondial d’absence de pluie. Dans le désert d'Atacama au nord du Chili, certains lieux ne voient la pluie que quelques fois par siècle et, dans la zone la plus aride, la moyenne de précipitation est inférieure à 1 mm par an. N'oubliez pas la gourde.

Cette aridité exceptionnelle est principalement due à la présence quasi constante d'un anticyclone et, en second facteur, à la barrière de la Cordillère des Andes qui bloque les nuages portés d'est en ouest en provenance de l’Amazonie.

Observatoire du Cerro Paranal (2 635 m)

A Atacama, désert des extrêmes, le ciel est si pur, car peu chargé en humidité, et si peu perturbé par les lumières des villes, que cela en fait un des spots les plus prisés pour les recherches astronomiques.


Ce désert est aussi assez riches en minerais, nitrates, cuivre ou argent. Les anciens fonds marins asséchés ont donné de vastes étendues salées riches en lithium : les Salar, objet de toutes les convoitises d'aujourd'hui pour nos batteries. Mais, à la fin du XIXe siècle, la présence des autres minerais a également abouti à un conflit armé entre le Pérou, le Chili et la Bolivie. Malheur pour cette dernière qui, à l'occasion de la Guerre du Pacifique, a vu ses armées vaincues et a alors perdu le seul accès à la mer que lui confiait pourtant son indépendance. Mais cette histoire désertique et stratégique là, ce sera pour une prochaine brève...


Salar d'Atacama (Photo : Eldesiertoflorido)

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