Comment une petite bourgade peut-elle sortir du lot des particularismes géographiques? Effet frontière et transports sont souvent le combo magique pour obtenir une notoriété internationale au delà de la petitesse des lieux. A ce titre Latour-de-Carol et ses 500 habitants répond parfaitement aux besoins de la dite notoriété. Située en Cerdagne dans les Pyrénées-Orientales, la petite bourgade au bord de la frontière espagnole possède une gare très particulière localisée à cheval sur la commune mitoyenne de Enveitg.
Elle est desservie par les trains français depuis Toulouse (dont un des derniers train de nuit français depuis Paris), espagnols depuis Barcelone et par le fameux train touristique « Le Train Jaune » en provenance de Villefranche-de-Conflent. Elle a donc le titre glorieux de « Gare internationale ». Je te sens bouillir ami lecteur et dire « bigre et en quoi est-ce exceptionnel ? ».
Et bien ces trois types de trains roulent sur trois types de voies différentes : les trains français sur des voies à écartement européen (1,435 m), les rames espagnoles sur des voies ayant 1,668 m de large et le Train Jaune sur une voie métrique. La gare possède donc trois écartements ferroviaires sur un même site (record mondial qu’elle partage avec la gare de Montreux en Suisse). Mais, en prime, même les alimentations électriques sont différentes (caténaire française 1500 V continu, caténaire espagnole 3000 V continu et 3e rail en 850 V continu pour le Train jaune) renvoyant les suisses du Lac Léman à la deuxième place dans le cœur des ferrovipathes et donc de votre serviteur.
Bonus local : à 4 km de là il y a une enclave… qui fera l’objet d’une très prochaine brève.
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