Quel lien peut-il y avoir entre le Liechtenstein et l'Ouzbékistan? Tu t'interroges ami lecteur. Le mouvement de ton sourcil gauche trahit l'excès d'impatience. Calme toi. D'abord faisons un petit tour d'horizon des propriétaires. Veux tu?
Le Liechtenstein, en dehors du fait que c'est une tannée incroyable à écrire, est un petit pays montagneux, un confetti même, coincé entre la Suisse à l'ouest (principalement séparée par le Rhin) et l'Autriche à l’est. Créé au XVIIe sous le Saint Empire, il est la conséquence de l'attribution à la famille Liechtenstein des terres élevées au titre de Principauté autour de Vaduz. Cette ville deviendra d'ailleurs la capitale de la Principauté du Liechtenstein en 1806, date de la fin du Saint Empire romain germanique.
Devenu indépendant et souverain, le jeune état de 160 km2 est surtout connu depuis pour ses sports d'hiver et sa fiscalité avantageuse. Sa capitale compte le chiffre faramineux de 5.500 habitants et la population totale du pays dénombre 38.000 Liechtensteinois — ça aussi c'est super casse-gueule à écrire —. Il est d'ailleurs amusant de constater que cette micro-nation héberge plus de sièges de multinationales, 74.000, que d'habitants. De belles boites aux lettres à défaut de réelles boites. Et si, comme moi, vous pratiquez encore le jeu des plaques minéralogiques, le Liechtenstein est codé FL, pour Fürstentum Liechtenstein, Fürstentum signifiant Principauté. Allez rien d'autres de vraiment bien passionnant sur cet État. Quoique ça viendra plus tard...
Allez, au tour de l'Ouzbékistan maintenant. Cette large république d'Asie centrale est devenue indépendante à la chute de l'URSS en 1991. Elle en a gardé un gout prononcé pour l'autocratie et Islam Karimov a guidé son pays d'un main de fer de 1991 à sa mort en 2016. Les élections lui permettait d'obtenir des scores flatteurs de plus de 90% à chaque scrutin. Fastoche... Pas aussi dingue et égocentrique que son voisin Kazakh Nursultan Nazarbaïev mais presque. Il y avait quand même du niveau. En dehors de son ex-dictateur, l’Ouzbékistan, aujourd'hui peuplé de 31 millions d'habitants, a une géographie peu enviable.
La mer d'Aral a été quasiment asséchée par la culture intensive du coton et deux fleuves aux noms magnifiques, l'Amou-Daria et le Syr-Daria, ne parviennent plus à remplir ce futur ex-vaste lac endoréique, le tout dans une région aride ou désertique. Au du niveau voisinage international, le pays des Ouzbek est coincé entre le Kazakhstan au nord, le Turkménistan et l'Afghanistan au sud et les Tadjikistan et Kirghizistan à l'est. C'est pas folichon, folichon comme carte postale. Et pourtant l'Ouzbékistan c'est aussi Samarcande, point névralgique de la route de la Soie et trésor architectural et culturel reconnu au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2001. Car ces terres ont toujours été des lieux de rencontres, de passage, de brassage et un vaste plateau de jeu stratégique entre perses, grecs, mongols ou russes... Depuis, sur le plan des alliances, ce pays a su habillement jouer les cartes « ami russe » et « ami américain ». Ah, un dernier point pour ne pas faire de jaloux avec le Liechtenstein, son code minéralogique est UZ.
Bon. On a planté le décor mais ton sourcil gauche trépigne encore. Quel est donc le fameux (ou pas) lien entre le Liechtenstein et l'Ouzbékistan? Et bien voilà impétueux lecteur : ces deux pays partagent la caractéristique incroyable d'être les seuls sur la planète à être doublement enclavés de toute mer ouverte. C'est à dire que pour rejoindre un océan ou une mer en liaison avec un océan, il faut passer par des pays qui sont eux même sans littoral. Pour le Liechtenstein ses voisins suisse et autrichien n'ont aucun accès maritime. Idem pour les pays d'Asie centrale (Afghanistan, Kazakhstan, Turkménistan, Tadjikistan et Kirghizistan) voisins bien asséchés de l'Ouzbékistan. Des États où l'expression « ce n'est pas la mer à boire » doit être bien abscons.
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